Picasso en Noir et Blanc

du 24 février au 27 mai 2013

Le MUSEUM OF FINE ARTS HOUSTON (MFAH) est la deuxième étape de l'exposition initiée par Solomon R. Guggenheim Museum de New York.


Carmen Giménez, conservatrice au Solomon R. Guggenheim Museum est à l'origine de cette exposition et a longtemps réfléchi et travaillé sur ce projet avant de pouvoir le monter au Guggenheim de New York en octobre dernier.

A travers près de 100 peintures, sculptures et oeuvres sur papier de 1904 à 1970, cette exposition explore une palette en noir et blanc tout au long de la carrière du peintre.


Peu d'artistes ont exercé une influence aussi considérable sur les générations suivantes que Pablo Picasso (1881-1973). Bien que son travail est souvent perçue à travers le prisme de ses différents styles et de sujets, l'utilisation récurrente des noir, blanc et gris est souvent négligé. «Picasso en noir et blanc» va montrer comment l'artiste a été continuellement rechercher, inventer et dessiner dans des austères tons monochromes tout au long de sa carrière.

On trouve, en effet, pendant les périodes Bleue et Rose, des oeuvres peintes dans des nuances de noirs, de blanc et de gris. Puis, les recherches pionnières du cubisme apparaissent dans une structure géométrique aux tons austères et gris. De même, les figures néoclassiques sont référence aux tonalités douces de la sculpture grecque et romaine pour laquelle Picasso a toujours eu une forte affinité, et ses explorations dans le surréalisme affichent des oeuvres sensuelles composées dans une panoplie de gris. Les scènes fortes et sombres de la guerre, les natures mortes allégoriques et les interprétations saisissantes des chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art présentent une intensité saisissante grâce à un minimum de moyens. Enfin, les oeuvres très sexualisées de ses années crépusculaires sont des dessins en noir et blanc, parfois tendre, mais toujours vigoureux, transmettent une spontanéité et une expressivité à la fois brute et crue qui est si typique de la production de Picasso.


Selon Carment Giménez, la qualité graphique de ces oeuvres renvoie aux artistes paléolithiques qui ont développé une langue primitive visuelle à l'aide de charbon de bois et de simples pigments minéraux. Mais en adoptant cette palette restreinte, Picasso a également tenu compte d'une tradition séculaire espagnole, en suivant les traces des maîtres anciens dont l'utilisation de la couleur noire était prédominante dans leurs toiles - des artistes comme El Greco, Diego Vélasquez, Francisco de Zurbarán, Jusepe de Ribera et Francisco de Goya.


Giménez explique aussi que Picasso a fait un usage très efficace des noir, blanc et gris dans sa peintue en grisaille, évoquant les qualités de la sculpture. On raconte que Picasso aurait déclaré que la couleur "affaiblit," il a purgé et isolé la couleur de son travail afin de mettre en évidence sa structure formelle et affirmer l'autonomie de la ligne et de la forme.


L'atelier de la modiste, 1926 (MNAM Paris)